Le sommet virtuel des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) de Yaoundé avait pour objectif d’évaluer la situation macroéconomique de la sous-région, en particulier dans le contexte de la pandémie du COVID-19 et d’analyser les mesures de redressement appropriées pour renforcer la résilience des économies de la sous-région et accélérer leur transformation structurelle, en vue d’une croissance soutenue, durable, inclusive et créatrice d’emplois. Pendant les travaux, les chefs d’Etat et de gouvernement ont procédé à un large échange de vues sur l’ampleur des conséquences des crises sécuritaire, sanitaire et économique dans la sous-région. Alors que la région commençait déjà à tirer profit des réformes engagées par les autorités nationales et régionales, avec l’appui des partenaires extérieurs, dans le cadre de la stratégie régionale de sortie de crise adoptée lors du sommet du 23 décembre 2016 à Yaoundé, il ressort que ces crises ont induit des déséquilibres économiques fondamentaux au sein de la CEMAC.
A cet égard, ils ont examiné les mesures prises aux niveaux national et régional pour endiguer les effets négatifs de ces crises sur les populations et les économies de la sous-région, ainsi que les politiques et réformes économiques prioritaires destinées à soutenir la relance post-COVID-19. Contre la pandémie aux multiples variants, les chefs d’Etat et de gouvernement ont affirmé leur détermination à accélérer les campagnes de vaccination pour protéger les populations, sauver des vies et favoriser une réouverture maîtrisée des économies de la sous-région, en tirant profit des initiatives bilatérales et multilatérales, et sollicité le soutien et la solidarité de la communauté internationale en faveur d’un accès large et équitable au vaccin et à la promotion d’une véritable industrie pharmaceutique dans la CEMAC.
Fort de sa carrure, de son expérience et sa sagesse, le président Paul Biya a recommandé la solidarité communautaire face aux chocs sanitaire, sécuritaire et économique, à travers la poursuite d’une stratégie cohérente et coordonnée pour préserver la viabilité des finances publiques et renforcer la position extérieure de la CEMAC. Il a surtout prescrit aux Etats membres la mise en œuvre de politiques budgétaires propices axées sur la mobilisation accrue des recettes hors pétrole, le renforcement de la qualité et de l’efficacité des dépenses publiques et une gestion rigoureuse de la dette publique. D’un commun accord, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de mettre résolument en œuvre les politiques et réformes prioritaires dans le cadre de la deuxième phase du PREF-CEMAC pour opérer une réelle transformation structurelle vers l’industrialisation des économies de la CEMAC et créer les meilleures conditions d’une croissance soutenue, équitable tirée par le privé.
La relance économique passe également par l’amélioration du fonctionnement des institutions publiques, la gouvernance et la transparence dans les secteurs public et extractif, la gestion des finances publiques, notamment la qualité des investissements, ainsi que le suivi des risques budgétaires et d’endettement inhérents à la gestion des entreprises publiques. L’approfondissement de l’intégration régionale est tributaire de la consolidation de la libre circulation des personnes et des biens, la promotion de l’économie numérique, la construction des infrastructures régionales, l’accès durable à l’énergie et la mise en œuvre des onze projets intégrateurs prioritaires, dont les financements ont été mobilisés avec succès lors de la table ronde de Paris en novembre 2020, pour renforcer les échanges intracommunautaires et tirer davantage profit des potentialités de la Zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAF).