L’une des personnalités ressources du président de la République S.E Paul Biya disparaissait en 2010, après des années de responsabilités au service de la nation camerounaise. Meyomessala International retrace le parcours d’un homme d’Etat qui est resté dans la mémoire collective africaine et meme mondiale.
Oyono Ferdinand Léopold était un homme politique et romancier camerounais, à Ngoulemakong, près d’Ebolowa dans le sud du pays. Après avoir passé son enfance dans la région d’Ebolowa, il poursuit ses études en France, à l’École nationale d’administration, tout en travaillant comme acteur pour le théâtre et la télévision dans les années 1950. Parallèlement, il écrit ses deux œuvres les plus connues, Une vie de boy (1956) et Le Vieux Nègre et la médaille (1956), reflets du sentiment anticolonialiste croissant de cette époque.
Ses ouvrages, des chefs-d’œuvre
Tout d’abord Une vie de boy, publié en 1956, est centré sur le personnage de Toundi, boy instruit placé chez le commandant d’un district de la colonie française. Le roman dénonce les pratiques autoritaires de la colonisation et au-delà, la négation de l’humanité des colonisés à qui on ne pardonne pas de quitter leur place en découvrant l’envers du décor des maîtres blancs. La place faite à la frustration sexuelle de Toundi vis-à-vis de sa patronne blanche et les turpitudes intimes de celle-ci offrent par ailleurs une approche renouvelée du problème colonial.
Le Vieux Nègre et la médaille, publié en 1956, se concentre sur la date symbolique du 14 juillet, fêtée dans un district éloigné. Ce jour-là, Meka, qui a donné du terrain aux missionnaires pour leur église et dont les deux fils sont morts à la guerre, est d’abord heureux d’être honoré par une médaille de reconnaissance de la France, à laquelle tous ses proches applaudissent.
Dans un autre registre, son troisième roman, Chemin d’Europe (1960), aborde le problème d’un jeune homme mieux instruit que ses pairs, mais dépourvu des capacités nécessaires pour lui assurer le succès.
Retour au Cameroun, consécration diplomatique!
En 1960, Oyono retourne au Cameroun et intègre le corps diplomatique. Il devient envoyé spécial en Guinée, au Mali, au Sénégal et au Maroc en 1961-1962. De 1963 à 1975, il est ambassadeur au Liberia, dans les pays du Benelux, auprès du Marché commun européen, en France, en Italie, en Tunisie, au Maroc et en Algérie. Il travaille ensuite pour les Nations unies en tant que représentant auprès du Conseil de sécurité ainsi que président du Conseil d’administration de l’UNICEF, de la Commission politique du Conseil de sécurité, et du Conseil sur la Namibie. Après avoir rempli la fonction d’ambassadeur au Royaume-Uni (1984-1985), Ferdinand Oyono retourne au Cameroun pour travailler au sein du gouvernement, notamment comme Ministre de la Culture(1997), Ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Ministre des relations extérieures ou encore Sécrétaire Général de la Présidence de la République.