Treize militaires américains ont été tués et 18 autres blessés dans les attentats suicides qui ont frappé les abords de l’aéroport de Kaboul le 26 août. Depuis plusieurs « Deux djihadistes considérés comme appartenant à l’EI se sont fait sauter à Abbey Gate, suivis par des djihadistes de l’EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires », a précisé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain chargé de l’Afghanistan. En s’adressant aux auteurs de cette attaque, la plus meurtrière contre l’armée américaine en Afghanistan depuis 2011, le président Joe Biden l’a martelé devant les caméras : « Nous ne pardonnerons pas, nous n’oublierons pas. Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer. »
Après un moment de silence, le 46e président des Etats-Unis a rendu hommage aux soldats tués, « des héros engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d’autres vies », et il a fait savoir que son administration allait « poursuivre l’évacuation ». « L’Amérique ne se laissera pas intimider », a-t-il insisté. « Nous ne nous laisserons pas décourager par des terroristes. Nous ne les laisserons pas arrêter notre mission ». De l’avis de ses conseillers, le président Joe Biden a passé la pire journée de son mandat. Dénonçant des services de renseignements dépassés en Afghanistan, un plan d’évacuation à marche forcée et démarré trop tard, les élus républicains ont promis : « Joe Biden payera le prix politique de la calamiteuse retraite de Kaboul ».
De son côté, le nouveau régime taliban, via son porte-parole Zabihullah Mujahid, a « fermement condamné » ces « attentats à la bombe » de l’Etat islamique province du Khorasan (ISKP), tout en soulignant qu’ils étaient survenus dans une zone placée sous la responsabilité de l’armée américaine. Le général Frank McKenzie a annoncé que les commandants américains restaient en alerte face à la possibilité d’autres attaques de l’EI, y compris des tirs de roquettes ou des attaques au véhicule piégés contre l’aéroport. « Nous faisons tout notre possible pour être prêts», a-t-il précisé, ajoutant que certains renseignements étaient partagés avec les talibans et qu’il pensait que ces derniers avaient « déjoué certaines attaques ». La date butoir du 31 août approche et avec elle son flux de difficultés. Plusieurs pays, dont le Canada et l’Allemagne ont annoncé qu’ils mettaient déjà un terme aux évacuations.
Comme les Américains, le premier ministre britannique Boris Johnson a confirmé que leurs opérations d’évacuation se poursuivent « malgré les attentats barbares ». Des Afghans avec les papiers nécessaires pour quitter le pays, et parfois même avec des sièges réservés dans les avions, peinent à atteindre la zone sécurisée de l’aéroport. Les risques sécuritaires élevés, confirmés par les explosions, vont peser sur ceux qui hésitaient déjà à se rendre à l’aéroport, alors que les talibans traquent ceux qui ont travaillé pour les Américains.