Un renouvellement politique est en vue au Maroc. Le parti islamiste, à la tête du gouvernement depuis une décennie, a subi une véritable déroute au profit de partis libéraux considérés comme proches du palais royal lors des élections législatives du 8 septembre, selon des résultats provisoires annoncés le lendemain. Le taux de participation a atteint 50,35% au niveau national, selon Abdelouafi Laftit, le ministre de l’Intérieur. Le Parti de la justice et du développement (PJD) s’effondre, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 12. Sur les 395 sièges disponibles, 97 sont remportés par le Rassemblement national des indépendants (RNI) et 82 par le Parti Authenticité et modernité (PAM), tous deux de tendance libérale. Plus vieux parti politique du Maroc, le Parti de l’Istiqlal (PI, centre droit) remporte 78 sièges au total.
Si la nouvelle Constitution, adoptée en 2011, confère de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement, dans les faits, les grandes décisions dans les domaines stratégiques comme l’agriculture, les énergies ou encore l’industrie émanent du monarque. Le roi Mohammed VI nommera un chef du gouvernement, issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif, chargé de former un exécutif pour un mandat de cinq ans, succédant à Saad-Eddine El Othmani. Englué sur le plan diplomatique avec l’Algérie, l’Espagne et l’Allemagne, le gouvernement marocain devra aussi régler des problèmes internes, avec de nombreux procès contre des journalistes et intellectuels critiquant le régime lors des deux dernières années.