Pour la star malienne Sidiki Diabaté, 28 ans, le monde s’effondre. Il est au cœur d’une polémique aux contours de violences conjugales. L’affaire a pris de l’ampleur avec la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’images montrant les cuisses, les hanches et le dos tuméfiés d’une jeune femme identifiée comme Mariam Sow, 23 ans, influenceuse guinéo-malienne, ex-compagne du chanteur. Des images qui « datent d’il y a un an », a précisé Mariam Sow à la télévision guinéenne, évoquant les coups de « rallonge » que le chanteur lui a assénée et sa séquestration dans une maison pendant deux mois.
« J’ai subi plusieurs violences. J’ai subi plus que ça… Au début, je me suis dit que c’était par jalousie. Je me suis dit qu’il m’aimait. Mais ça continuait… Moi, j’ai subi tout ça par amour. Je l’aimais vraiment », a narré la jeune dame. L’influenceuse aurait profité d’un moment d’inattention de l’individu qui la surveillait pour s’enfuir. Elle a saisi la justice. Les faits s’étant déroulés au Mali, une plainte a été déposée le 18 septembre devant le tribunal d’instance du troisième arrondissement de Bamako.
Selon Sadya Touré, militante féministe malienne et présidente de l’association Mali Musso, qui facilite l’insertion professionnelle des femmes, la décision de déposer plainte contre Sidiki Diabaté, « montre aux femmes qui sont dans le silence qu’elles peuvent être soutenues et qu’elles peuvent parler malgré les intimidations ». Selon des proches de Sidiki Diabaté, il n’aurait pas violenté la jeune dame par plaisir. Il l’aurait surprise en train de s’amouracher avec un autre homme dans la maison qu’il lui avait louée. Pris de colère, l’artiste aurait donc roué de coups celle-ci. Ayant appris cela, les parents de Mariam Saw auraient décidé de faire chanter le prince de la Kora. Celui-ci va « d’abord céder aux caprices de sa belle-famille » avant de décider « de ne plus rien verser à ses beaux-parents », confient-ils. Une décision qui lui sera fatale puisque les photos du corps tuméfié de la jeune dame seront révélées au grand jour.
Depuis lors, Sidiki Diabaté vit une descente aux enfers. Il a d’abord été exclu de l’édition 2020 des African Muzik Magazine Awards (Afrimma), prévus à Dallas puis, de l’édition 2020 des Prix international des musiques urbaines et découpées (Primud), prévus à Abidjan, avant d’être lâché par sa maison de production, Universal Music Africa. Des heurts ont éclaté dans la soirée du 24 septembre entre les forces de l’ordre et des fans de l’artiste qui exigeaient sa libération. Surnommé le « roi de la kora », Sidiki Diabaté est issu d’une longue lignée de musiciens et interprètes, fils du très grand joueur de kora Toumani Diabaté et petit-fils du légendaire musicien Sidiki Diabaté (1922-1996). Le grand public a pu le voir et l’entendre il y a trois ans aux côtés de Matthieu Chédid, alias M, dans son album et spectacle hommage au Mali, Lamomali.