Démenti formel
« Il n’existe aucun bras de fer entre la Camwater (Cameroon Water Utilities) et la Banque mondiale. Bien au contraire, celle-ci accompagne la Camwater dans ses réformes structurelles, notamment à travers deux projets en cours de finalisation des principes de financement…». C’est ce que souligne la société publique en charge de la gestion de l’eau potable au Cameroun, dans un communiqué publié le 14 janvier 2025. L’entreprise que dirige Blaise Moussa réagit ainsi à un article du confidentiel Africa Intelligence, publié dans la même journée.
« Après les pressions du Fonds monétaire international (FMI) pour une réduction de la subvention au carburant, c’est au tour de la Banque mondiale de demander au gouvernement camerounais d’augmenter le prix du mètre cube d’eau, pour le porter à 270 FCFA. La hausse des prix est bien prévue dans le plan de développement stratégique 2025-2029 de la Cameroon Water Utilities (Camwater). Mais, son directeur général, Blaise Moussa, et le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, ont opposé une fin de non recevoir à l’institution de Bretton Woods (…) Dans un contexte de forte augmentation des produits de première nécessité depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et en pleine année électorale, le gouvernement camerounais ne souhaite pas ouvrir un nouveau front de contestation sociale », peut-on lire dans l’article incriminé.
« Il n’y aura aucune augmentation des tarifs de l’eau de la Camwater à court terme (2025-2026). Dans l’hypothèse d’une augmentation des tarifs à moyen terme, prévue dans le Plan stratégique de la Camwater à partir de 2027, celle-ci s’effectuera sous les auspices du gouvernement, respectera strictement les procédures légales en vigueur et sera précédée de consultations paritaires avec toutes les parties prenantes concernées », répond Camwater dans son communiqué cité plus haut.
« Si vous prenez connaissance de la stratégie de développement 2025-2029 de Camwater, vous y verrez que l’augmentation de ses tarifs y est incluse. La Banque mondiale n’a pas travaillé sur ce document », souligne une source autorisée dans les services de cette institution de Bretton Woods à Yaoundé.
Par ailleurs, présentée par Africa Intelligence comme une « société publique en déficit chronique », le concessionnaire du secteur de l’eau potable au Cameroun révèle avoir « arrêté ses comptes pour l’exercice 2023, dont le résultat est en nette amélioration » d’un peu plus de 4 milliards de FCFA.
« Tout en appréciant l’intérêt porté par le journal Africa Intelligence à la question sensible de l’eau potable, grand centre d’intérêt et de haute attention du Chef de l’État pour le bien-être du peuple camerounais; Les précisions suivantes sont apportées à l’article publié dans son édition du 14 janvier 2025 ; Relations avec la Banque mondiale : Il n’existe aucun bras de fer entre la CAMWATER et la Banque mondiale. Bien au contraire, celle-ci accompagne la CAMWATER dans ses réformes structurelles, notamment à travers deux projets en cours de finalisation des principes de financement: Le Programme axé sur les résultats (PforR), en appui au Programme Stratégique de Réformes de la Gestion des Finances Publiques dans le secteur de l’eau potable, Le Programme de sécurisation des ressources en eau et d’amélioration de l’accès aux ouvrages et services d’eau potable et d’assainissement au Cameroun (SEWASH). »
Contrat de Performance en marche
Entre recherche de financement, engagement pris à travers la signature de convention et de partenariat et surtout lancement effectif des projets, Dr Blaise Moussa depuis sa nomination et sa prise de fonction, comme Directeur Général de la Camwater, n’a plus de temps pour lui.
Car il faut faire vite pour éviter aux populations le triste spectacle de manque d’eau potable pouvant leur occasionner des maladies hydriques, si ce n’est les conduire à la mort. Le dernier acte en date, reste la signature du 19 juin 2024, d’une convention-cadre entre la Cameroon Water Utilities Corporaton (Camwater) et Camtel. Laquelle vise le Partage d’infrastructures et surtout à mutualiser les infrastructures entre l’hydraulique et les Télécommunications. Il va sans dire que « mutualiser les infrastructures avec Camwater est une des solutions avérées pour la sécurité et la stabilité de notre réseau ». Dixit, Judith Yah Sunday, DG de Camtel.
Mais l’aspect pour lequel Blaise Moussa a le plus performé, c’est sans nul doute la matérialisation de la phase 2 du Projet d’alimentation en eau potable de 9 villes. Et ce ne sont pas les populations de Garoua, Garoua- Boulaï, Dschang, Maroua, Yabassi qui nous démentiraient. Elles qui ne cessent d’exprimer leur satisfaction à pouvoir se procurer de la bonne eau en abondance. Sur ce même plan, il ne serait pas superflu d’évoquer le fait qu’on n’entende plus parler de manque d’eau dans la capitale politique camerounaise, Yaoundé. En attendant le relèvement d’autres défis qui surviendraient.
C’est qu’à la vérité, Blaise Moussa et ses collaborateurs ne ménagent aucun effort pour parvenir à cette fin. Point n’est même pas besoin de s’accrocher au fait qu’il y ait des casses, des pertes, la fraude qui est du reste combattue. Point n’est besoin non plus de toujours brandir le verre d’eau à moitié vide, alors qu’on peut le considérer à moitié plein. Il n’est pas aussi question avec le Dg de Camwater, de se satisfaire des insuffisances. Son travail et celui de ses collaborateurs, celui de toutes les parties prenantes, étant de les résorber.