Il aura fallu attendre 15 jours pour enfin avoir les résultats très attendus, de l’élection présidentielle du 12 Octobre 2025. Suivant la loi électorale, l’unique arbitre en la matière avait en effet un peu plus de deux semaines pour la proclamation des résultats. Ambiance feutrée, protocolaire et officielle au Palais des Congrès de Yaoundé ce Lundi 27 Octobre en fin de matinée aux alentours de 11h00. Ont fait le déplacement pour la circonstance, l’entièreté de l’équipe gouvernementale avec à sa tête le Premier Ministre Joseph Dion Ngute. Le Directeur Général d’Elections Cameroon et ses collaborateurs, les membres du corps diplomatique accrédités au Cameroun, les autorités judiciaires et sécuritaires pour ne citer que ceux-là.
L’audience publique a démarré en fin de matinée, sous la houlette du Président du Conseil Constitutionnel Clément Atangana, avec à la suite ses 11 membres. Créée en 1996, et officiellement mise en place en février 2018, c’est l’instance compétente en matière constitutionnelle, et l’organe régulateur du fonctionnement des institutions: Le conseil constitutionnel est donc le seul garant de la legalité définitive d’une élection, avec l’appui du Ministère de l’administration territoriale, et d’Elections Cameroon. Après le rappel des dispositions légales en matière électorale, le Conseil Constitutionnel a fait part de remarques et observations durant le vote dans son ensemble: Un écosystème calme et serein, et ce dans la majorité des villes et villages du pays. De plus, par la voix de Clément Atangana, il a été question de l’épuration du contentieux électoral, et le Président du conseil a souligné que tout a déjà été dit au plan du droit.
Bien que Paul Biya ai reculé de 14% (71,1%) par rapport à 2018, il demeure populaire dans de nombreux bastions à l’image des régions du Sud-Ouest (68,77%), Nord-Ouest (86,31%), Sud (90%), et Extrême-Nord (45%) notamment. La ville de Maroua, qui depuis fort, est sa localité préférentielle pour ses campagnes, n’est pas tombée aux mains de ses adversaires, cela est plutôt une consolidation des acquis électoraux de la partie septentrionale. Le Président de la République bat haut la main ses adversaires et briguera ainsi un nouveau mandat de 7 ans et ce jusqu’en 2032. Ses challengers les plus féroces n’ont pas démérités tels Issa Tchiroma, son ancien Ministre et ex-allié qui s’en sort avec un score honorable (35%), Cabral Libii (3%), Bello Bouba Maigari (2,45%), Patricia Ndam Njoya (1,66%), Samuel Hiram Iyodi le plus jeune candidat qui s’en sort avec 0,12% des suffrages. Joshua Oshi, bien que sixième, confirme le décès de son parti politique le SDF avec 0,90% des voix seulement.
Le Chef de l’État élu Paul Biya, devrait comme le consigne les usages prêter serment dans les prochaines semaines au Cameroun, plus précisément dans 15 jours en délai maximal après la proclamation. Le nouveau Président de la République prête serment devant le peuple camerounais, en présence des membres du Parlement, du Conseil Constitutionnel, et de la Cour Suprême réunis en séance solennelle, dans les formes et termes consignés dans l’article 140 du code électoral.
Dans les prochaines semaines, le conseil constitutionnel sera encore sollicité pour les nouvelles échéances électorales à savoir les élections régionales du 30 Novembre, les législatives et les municipales d’ici Mars 2026. En permanence, le Conseil constitutionnel du Cameroun est l’organe régulateur du fonctionnement des institutions de la république. C’est aussi le juge de la constitutionnalité des lois camerounaises, des traités et accords internationaux, des règlements intérieurs des deux chambres du Parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat). De façon saisonnière, le Conseil constitutionnel est l’arbitre du jeu politique, en ce qu’il est appelé à régler les contentieux électoraux pouvant survenir lors d’élections.













