Le vote s’étant tenu le Dimanche 12 Octobre 2025, dans le calme au Cameroun, c’est désormais l’environnement post-électoral qui doit être encadré. Au centre du débat : la proclamation anticipée par Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), de sa prétendue victoire et son appel aux pouvoirs publics pour qu’ils l’acceptent. Cette prise de parole, intervenue malgré la mise en garde préalable du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a provoqué une vive réaction des autorités et de la classe politique nationale. Outre cela, une rumeur infondée de bourrage des urnes à l’antenne Elecam de Bonamoussadi à Douala deux jours après le vote, qui a conduit à l’assaut de ce service public par des badaux et moto-taximen. La situation a été parfaitement maîtrisée par les forces de l’ordre et le Préfet du Wouri, et s’est soldée par l’arrestation des mis en cause. En marge, des déclarations et publications fallacieuses de résultats par des hommes politiques et certains hommes de médias, conduisent également à une nouvelle crispation post-électorale. Alors que la loi interdit formellement cet état de fait, et précise les organes en charge de la publication officielle des résultats de la présidentielle, c’est chacun qui y va de sa propre turpitude. Au regard de ces événements, le gouvernement par l’entremise de son porte-parole, René Emmanuel Sadi, a tenu à clarifier les choses au plan juridique.
“Au lendemain du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025 qui vient de s’achever dans le calme, certains leaders politiques, quelques citoyens, ainsi que des médias conventionnels et des réseaux sociaux, se sont empressés de proclamer ce qu’ils
estiment être les résultats de ce scrutin. Bien plus, un des candidats en lice s’est autoproclamé vainqueur, à travers les réseaux sociaux ; ce qui contrevient inopportunément aux textes en vigueur en la matière. Aussi, le Gouvernement de la République tient-il à rappeler que le déroulement des processus électoraux et référendaires, est régi au Cameroun par la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code Électoral, modifiée et complétée par la loi N°2012/017 du 21 décembre 2012 et la loi N°2019/005 du 25 avril 2019. Par ailleurs, l’article 137 du Code électoral dispose que le Conseil Constitutionnel arrête et proclame les résultats de l’élection présidentielle dans un délai maximum de quinze (15) jours, à compter de la date de clôture du scrutin. L’article 62 de la même loi dispose que, dans l’intervalle, la Commission locale de chaque bureau de vote adresse dans un délai de quarante-huit (48) heures, un procès-verbal de toutes les opérations du scrutin à la Commission départementale de supervision, ou le cas échéant, à la Commission communale de supervision territorialement compétente” mentionne le communiqué.
Le Ministre a également tenu à préciser le circuit, la durée, et les canaux empruntés, afin que les résultats issus d’Elecam et du Conseil Constitutionnel soient publiés. “Par la suite, la Commission départementale de supervision adresse à son tour, ses travaux à la Commission nationale de recensement général des votes dans un délai de soixante-douze (72) heures. Quant à la Commission nationale de recensement général des votes, elle dispose, conformément aux termes de l’article 69, de cinq (05) jours, pour procéder au décompte général des votes, au vu des procès-verbaux et des pièces annexes transmis par les Commissions départementales de supervision. Au terme de ses travaux, la Commission nationale de recensement général transmet son rapport au Conseil Constitutionnel, qui, dans un délai maximum de cinq (05) jours, procède à la proclamation des résultats du scrutin. Il importe de préciser, qu’à chacune de ces étapes, et conformément à la loi, les candidats à l’élection concernée sont dûment représentés. C’est dire que, toute démarche contraire au respect de ce processus, constitue une atteinte grave à la réglementation en vigueur au Cameroun, avec toutes les conséquences de droit qui s’ensuivent. Le Gouvernement de la République en appelle par conséquent, au sens civique et patriotique des acteurs politiques et de la société civile, de même qu’à celui des professionnels des médias, y compris ceux intervenant à travers les réseaux sociaux, en vue du strict respect du Code électoral de notre pays. Enfin, le Gouvernement de la République invite instamment les Camerounaises et les Camerounais à continuer de faire preuve de maturité, de responsabilité et de sérénité, dans l’attente de la publication des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, par le Conseil Constitutionnel, qui en a la compétence exclusive” souligne le Ministre René Emmanuel Sadi.













