175 milliards d’euros : c’est le montant de l’enveloppe requise par Donald Trump, mise à la disposition du ministère de la Défense, pour la mise en place d’un système antimissiles dénommé “Le Dôme d’Or”. La future ligne de défense américaine se trouvera désormais dans l’espace. Si elle tient ses promesses, les équilibres stratégiques et militaires en seront bouleversés dans le monde. Car, grâce à cela, les Américains pourront contrer n’importe quelle menace depuis l’espace et les airs.
En outre, le général américain Michael Guetlein, vice-chef des opérations spatiales, prendra les commandes de cet ambitieux projet militaire. L’efficacité du Dôme d’Or dépendra essentiellement des capacités spatiales que les États-Unis seront en mesure de déployer pour détecter et intercepter des missiles venant d’autres pays.
« J’ai le plaisir d’annoncer que nous avons officiellement sélectionné une architecture pour ce système dernier cri », a déclaré mardi Donald Trump aux médias, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, précisant que le Canada rejoindrait cette initiative. Le bouclier en question sera opérationnel, selon les estimations, à la fin du mandat du président républicain.
Un système militaire aux enjeux spatiaux
Le système de défense antimissile israélien et celui que prévoit Donald Trump se distinguent sous plusieurs aspects. Pour commencer, ce sont des territoires bien différents par leur taille. Israël a une surface d’environ 22 000 km², l’équivalent de l’État du New Jersey, alors que les États-Unis sont 450 fois plus grands avec leurs 9,8 millions de km². Le périmètre du système de défense antimissile n’est donc pas du tout le même.
Le Dôme de fer fait référence au système de défense d’Israël, qui protège le pays des attaques par missiles, roquettes et aussi par drones. Ce système a intercepté des milliers de roquettes depuis sa mise en service en 2011. Il affiche un taux d’interception d’environ 90 %, selon l’entreprise militaire israélienne Rafael.
De plus, Israël a d’abord développé seul le Dôme de fer après la guerre du Liban de 2006, avant d’être rejoint par les États-Unis, qui ont apporté leur savoir-faire en matière de défense ainsi que des milliards de dollars de soutien financier.
Chaque batterie de ce Dôme de fer se compose de trois parties principales : un système de détection radar, un ordinateur qui calcule la trajectoire de la roquette entrante, et un lanceur qui tire des intercepteurs si la roquette est susceptible de toucher une zone bâtie ou stratégique.
Il s’accompagne d’autres systèmes de défense antimissile tels que le système Arrow, destiné à contrer les missiles balistiques, et le système David’s Sling, dont l’objectif est de contrer les attaques de roquettes ou de missiles à moyenne portée. Ce système coûte excessivement cher. Et les bookmakers militaires américains estiment que Donald Trump a sous-estimé les coûts financiers de son Dôme d’Or. Car les enjeux de protection portent sur la mise en place d’un carré de détection depuis l’espace, grâce à des satellites militaires qui vont quadriller l’ensemble du territoire américain.
Après l’annonce de Donald Trump, les gouvernements russe et chinois ont réagi officiellement, estimant qu’un tel système de défense renforce la méfiance internationale, en soulignant que les États-Unis pointent du doigt, indirectement, leurs États respectifs.