Cette nouvelle édition de la fête nationale de l’Unité a été placée sous le thème : « Armée et nation unies pour un Cameroun tourné vers la paix et la prospérité ». Un thème dévoilé par le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo. Pour cette grande occasion, les petits plats ont été mis dans les grands.
De retour de Mvomeka’a, dans la région du Sud, où il séjourne depuis des mois, le Président Paul Biya et son épouse Chantal Biya ont regagné Yaoundé par route, la veille de cette célébration. Le ton a été donné à 12h15, heure d’arrivée du couple présidentiel, après naturellement l’installation du parterre d’invités et des personnalités de haut rang, sans oublier les membres du corps diplomatique accrédités au Cameroun. Accueilli par le ministre Joseph Beti Assomo, le Président de la République a passé en revue les troupes après l’exécution de l’hymne national, suivi de son installation officielle.
Dans la tribune d’honneur, on pouvait reconnaître la famille présidentielle, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, le Président du Conseil constitutionnel Clément Atangana, ou encore le vice-président du Sénat, et l’Honorable Cavayé Yeguié Djibril qui chapeaute l’Assemblée nationale, entre autres.
Pour le début des festivités, deux carrousels musicaux ont été exécutés : d’abord celui des forces armées nigérianes, invitées spéciales du Chef de l’État camerounais, et enfin celui de la Musique principale des Armées. Ces deux présentations visaient à démontrer l’unité du Cameroun, riche d’une pluralité culturelle positive, dans un élan de paix et de développement. S’en est suivi le passage de l’ensemble des composantes de nos forces militaires, sous la coordination du commandant des troupes, le Général de brigade aérienne Benoît Eba Eba. La société civile a également participé aux hostilités, avec le défilé des partis politiques dont le PCRN de l’Honorable Cabral Libii. Le RDPC, parti au pouvoir, a aussi fait une démonstration de force qui rendra jaloux ses adversaires politiques, à cinq mois de l’élection présidentielle. Ce 20 mai 2025 sera un « moment de concorde » autour de l’armée et du Chef de l’État, selon Jean-Claude Youth fils, communicant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel. « Nous devrions continuer à consolider la paix et cette Fête de l’Unité est le moment idéal où tous les Camerounais de tous bords doivent se réunir autour de cet idéal de l’unité nationale », affirme-t-il au micro de nos confrères de Radio France Internationale.
C’est un Chef d’État visiblement très satisfait qui quittera le Boulevard du 20 Mai, aux alentours de 15h30, félicitant au passage ses collaborateurs en charge de la parade militaire et civile, pour prendre la direction du Palais de l’Unité.
Après le faste au boulevard, le Palais d’Etoudi s’est revêtu de ses plus belles parures, en marge de l’ouverture des grilles à 16h00. Plus de 1 000 convives, parés de leurs plus beaux atouts vestimentaires, ont foulé le tapis rouge, carte d’invitation nominative en main, avec des consignes de sécurité claires : aucun téléphone à l’intérieur des salles de réception du Palais. Dans les espaces, la musique de la Garde présidentielle fait languir les invités, et les jardins somptueux sont bondés. Entre personnes ordinaires et personnalités, les conversations vont bon train. L’apparition du couple présidentiel à 19h00 marquera le summum de cette soirée placée sous le sceau de l’unité. Paul et Chantal Biya seront accueillis par des applaudissements dignes de leur rang et des youyous du public. Suivront alors les salutations traditionnelles et les entretiens avec certaines personnalités, sans oublier la communion avec les Camerounais par la poignée de main chaleureuse du Président et de son épouse à quelques privilégiés. D’autres invités, plus pragmatiques, suivront les scènes via les écrans géants installés dans les divers coins de la majestueuse salle de réception.
Le Président de la République, Paul Biya, a salué la ferveur populaire et l’attachement des Camerounais aux valeurs républicaines à la fin de cette journée mémorable. Sur ses réseaux sociaux officiels, il a déclaré : « Heureux d’avoir communié avec le peuple camerounais à l’occasion de la célébration de la 53ᵉ Fête Nationale, au Boulevard du 20 Mai et lors de la réception au Palais de l’Unité. » Un message fort qui traduit, au-delà de la solennité, la volonté du Chef de l’État de renforcer les liens entre les institutions et son peuple.
20 Mai, symbole historique
Le 1er janvier 1960, le territoire camerounais placé sous la tutelle de la France obtient son indépendance et se fait désigner sous le nom de République du Cameroun. Quant au Cameroun méridional, il change de statut, passant d’une tutelle sous administration britannique à un État fédéré au sein du Cameroun, le 1er octobre 1961. Et même si des arguments solides ne le consolident pas, le pouvoir en place avait décidé d’établir le 20 mai comme date de la fête nationale du Cameroun, histoire de commémorer la fin du système fédéral de gouvernement en faveur d’un État unitaire en 1972. À l’issue du référendum constitutionnel du 20 mai 1972, la majorité des Camerounais va voter en faveur de l’État unitaire par opposition à l’État fédéral existant.