Les journalistes, toujours avides de coups d’éclats, mais peu disposés à entreprendre de véritables investigations afin d’étayer leurs propos, ont déclaré sur les plateaux télé à qui veut l’entendre que le Cameroun n’a plus de grands projets susceptibles d’être accompagnés par des investisseurs. Certains s’interrogeaient d’ailleurs au lendemain des visites de travail du chef de l’État en Russie et en Chine : comment allons-nous attirer les financements, puisque nous n’avons plus de projets ? Une affirmation hâtive dans la mesure où le choix gouvernemental de retenir dans le budget les seuls projets déjà en exécution relève de la prudence et ne signifie pas, dans l’absolu, que le Cameroun n’en ait pas d’autres…Or, précisément, le président de la République annonce le démarrage imminent de trois projets d’envergure, liés à l’exploitation des ressources minières.
«Le démarrage de l’exploitation des gisements de fer de Kribi-Lobe, Bipindi-Grand Zambi et Mbalam-Nabeba est imminent», a assuré le président Paul Biya, le 31 décembre 2024. Dans la foulée, il a également évoqué le lancement de l’exploitation de la bauxite de Minim-Martap, dont la convention d’exploitation a été signée au mois de juillet dernier. «Je suis persuadé par ailleurs que la maîtrise des circuits de commercialisation de nos minerais, va accroître le volume des ressources financières nécessaires à la réalisation de nos projets de développement», a confié le chef de l’État du Cameroun.
Les Camerounais ont ainsi redécouvert la stratégie présidentielle dans ce domaine : ne pas brûler toutes les cartouches en même temps, et garder inexploitées certaines richesses du sous-sol. Puis préparer tranquillement une transition douce de la manne pétrolière à la manne minière. Dans ce registre, l’on peut aussi citer la politique d’import-substitution largement pourvue dans le budget en cours de démarrage. Elle doit préparer les acteurs nationaux à prendre le relais de la fourniture de certains produits de grande consommation au marché national, en accélérant la transformation locale à grande échelle des matières premières. Comment présumer que de telles mesures relèvent du hasard ? Il s’agit évidemment d’une stratégie pensée, travaillée, planifiée, avant d’être mise aujourd’hui en œuvre.