La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), réunie le 16 décembre 2024 à Yaoundé, face au risque de crise économique, a appelé ses membres à des « efforts collectifs et concertés ». Dans un contexte « particulièrement difficile », cette session extraordinaire a permis « d’apprécier l’ampleur des défis » pour « éviter une crise économique et financière », selon les mots du président camerounais Paul Biya dans son discours final, qui souhaite des « actes concrets ».
» Comme vous le savez, l’environnement international, particulièrement difficile ces dernières années, a eu un impact non négligeable sur nos finances publiques. Selon les données récentes, nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement amoindris. Cette situation est préoccupante et appelle à une action urgente de notre part pour inverser cette courbe « souligne le Chef de l’État camerounais Paul Biya lors de son allocution d’ouverture au Palais de l’Unité devant ses homologues de la Sous-Région.
L’état des lieux économique
Malgré les politiques de relance, la croissance économique régionale a chuté de 3,3 % en 2022 à 2,3 % en 2023 et elle devrait se situer à 3,7 % en 2024 puis 3 % en 2025, portée en particulier par les performances du Tchad et du Cameroun, selon le dossier officiel diffusé à Yaoundé. Concernant l’inflation (5,4 % en 2023), le seuil communautaire n’est plus respecté depuis 2022, en lien avec la hausse des prix des produits alimentaires liée à la guerre en Ukraine.
Le solde budgétaire de la Cemac devrait rester déficitaire à – 0,7 % en 2024 et se dégrader à – 1,9 % en 2025. « Cette dégradation serait due à la situation observée au Gabon, à travers l’accroissement des dépenses du fait des réformes et des autres mesures de développement en cours de mise en œuvre par les nouvelles autorités de ce pays », selon le dossier de presse.
Le communiqué final appelle aussi les partenaires internationaux à accompagner les pays d’Afrique centrale « dans le processus de rapatriement et de domiciliation des revenus pétroliers », la principale ressource régionale. Alors que différents médias ont évoqué ces derniers jours une possible dévaluation du franc CFA, la question n’est pas mentionnée dans le communiqué final.
En marge de ce dessin économique, le Chef de l’État S. E. Paul Biya s’est montré optimiste pour les années à venir. » La décision de convoquer un Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC a été prise dans le but de trouver des solutions appropriées à la situation économique et financière que traverse notre sous-région. Comme nous avons pu le relever lors des communications que nous avons suivies et des échanges que nous avons eus, des mesures de redressement doivent être mises en œuvre en urgence dans nos différents États. Je suis convaincu que la rencontre de ce jour nous a permis d’apprécier l’ampleur des défis que nous devons relever ensemble, si nous voulons éviter une crise économique et financière dont les effets seraient préjudiciables à nos États » a précisé le Président camerounais hôte de ce Sommet Extraordinaire de la CEMAC.
» Dans ce contexte particulièrement difficile, notre Communauté constitue un atout que nous devons préserver et renforcer. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons surmonter les difficultés actuelles et bâtir de meilleures perspectives économiques et sociales pour nos Etats et nos populations. C’est donc avec optimisme que j’entrevois notre avenir commun » a appuyé Le garant de la nation Camerounais, Son Excellence Paul Biya.