C’est une affaire qui divise complètement l’opinion publique camerounaise. Une scène surréaliste, s’est produite au quartier Ngoa-Ekelé, dans l’arrondissement de Yaoundé 3. À l’origine de ce crime odieux: une dispute entre deux adultes dans une buvette de la zone, impliquant les sieurs Paulin Ouandji et Dagobert Nwafo surnommé Blake. Selon de nombreux témoignages, la tension est rapidement montée entre les deux hommes qui sont des voisins dans le quartier. Paulin selon les dires, assène un verre sur la tête de Blake. Les personnes présentes dans le bar, réussissent à séparer les deux belligérants. Le premier Paulin, quitte les lieux. Alors qu’un autre côté, le sieur Nwafo, rumine toujours sa colère et descend au domicile de son vis-à-vis armé d’un couteau. Ce dernier, poignardera à mort, et ce à trois reprises le jeune Mathis, âgé de 6 ans, aux alentours de 14h passées.
L’alerte est donnée sur la toile par le lanceur d’alerte camerounais Nzui Manto, résident en Europe. Et s’en suit une avalanche de commentaires et de réactions aussi enflammées les unes des autres. Survient alors, d’autres éléments du récit, notamment de proches de la famille endeuillée, d’un oncle et une tante de Mathis. Selon leurs précisions, sieur Nwafo Dagobert, après avoir commis son forfait, a foncé vers une autre pièce où se trouvaient deux autres enfants de Paulin, dont l’un âgé de 9 ans, qui se sont enfermés pour se protéger de leur bourreau. Le voisinage réussira par la suite à désarmer sieur Nwafo, et la furie de la foule, voyant Mathis inerte et en sang, va s’assagir sur le meurtrier. Il aura fallu selon les témoins, l’intervention des forces de l’ordre, pour lui éviter un lynchage mortel.
Depuis lors, les prises de parole des personnalités publiques s’enchaînent. Entre soutiens, messages, injures, publications inappropriées, animosité, tout y passe et ce sur l’ensemble des réseaux sociaux, et même hors des frontières. Le père de l’artiste Lydol, a été pour l’heure menotté sur son lit d’hôpital car étant en soins intensifs au Centre Hospitalier Universitaire de Melen à Yaoundé. Une plainte aurait été deposé par la famille au Commissariat de sécurité publique de Yaoundé 3 à Ngoa-Ekelé, et les autorités judiciaires se sont saisies du dossier par l’entremise du Procureur de la République.
Dans une vidéo officielle parue sur sa page Facebook certifiée, l’artiste Lydol s’est exprimée pour la première fois depuis le drame Lundi 12 Mai 2025. Son message empreint de beaucoup d’émotions, faisait savoir: « Je suis distincte des actes de mon père. Je n’ai aucun lien avec cette tragédie si ce n’est celui du sang et je ne saurais cautionner un acte aussi odieux ». Toujours dans sa prise de parole, l’artiste chanteuse a annoncé le report de ses concerts prévus le 23 Mai à Yaoundé et le 7 Juin à Paris, ensuite précisé que sa famille est rentrée en contact avec la partie endeuillée, et avoue en larmes “La vérité, est que je suis perdue (…) aucun mot n’est assez puissant pour adresser du réconfort à une mère, à une famille, qui vient de perdre son enfant”. Pour finir, elle souligne que la justice fera son travail car elle travaillera de façon indépendante.
Le milieu artistique dévasté
Les acteurs de la chanson et toutes les formes d’art ont tour à tour pris la parole. “LYDOL, nous partageons ta peine et joignons nos voix à la tienne pour souhaiter condoléances et courage à la famille éprouvée. Nous portons cette douleur avec toi. Force à toi, frangine et que l’âme du jeune garçon repose en paix ” s’exprime ainsi Vanister Enama. La cinéaste et chanteuse Mimie quant à elle souligne: “Perdre un enfant dans des circonstances aussi terribles est tellement bouleversant et aujourd’hui deux familles sont brisées à tout jamais. À la famille de Mathis, j’adresse mes pensées les plus sincères, mon cœur est avec vous dans cette douleur inconcevable. À toi ma LYDOL, je pense à toi également dans cette épreuve indescriptible. Aucun mot ne pourra apaiser la tempête, mais je t’envoie tout mon soutien en silence et avec respect. Que justice et vérité puissent émerger dans le respect de toutes les personnes touchées”. L’auteure de musique chrétienne camerounaise Indira Baboké n’a pas manqué de donner sa pensée : “Je tiens à t’adresser tout mon soutien en ces moments si difficiles LYDOL. Je pense également, avec beaucoup de compassion, à la famille durement éprouvée par cette perte tragique. Que la lumière soit faite sur cette situation et que justice soit rendue dans la paix, pour honorer la mémoire du défunt et apaiser la douleur des siens. Je prie pour que Dieu fortifie ton cœur, mais aussi celui des proches de la victime, et qu’Il apporte consolation, vérité et paix à tous ceux que ce drame a touchés”.
Le chanteur de polyphonies Mbolé Happy d’Efoulan, écrit sur sa page Facebook « Mon conseil Lydol ! Aucune excuse pour un père irresponsable bandit et meurtrier. Ce qui est arrivé au petit Mathis est impardonnable. Laissons l’hypocrisie des réseaux sociaux ! Lydol n’est pas responsable de cet acte mais tout le monde sait qu’elle est au courant que son père est un grand bandit donc rien que pour ça tu n’a plus le choix que de couper tout lien avec cet homme. Ce qu’il a fait est trop grave et diabolique »
Suivant la gravité de l’acte, le sieur Nwafo, père de Lydol encours des peines maximales. Selon le Code Pénal camerounais de 2016, pour cet assassinat qui prend une tournure de préméditation, il sera sujet à la peine de mort (fusillade ou pendaison), ou la prison à vie pour des faits de meurtre (article 275), assassinat (article 276), violences sur enfant ayant entraîné la mort (article 350). La justice camerounaise dira sans nul doute le droit.