Il avait à ses côtés le Secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’énergie, Adolphe Djouke Thome, le Gouverneur de la région du Nord, Jean Abaté Edi’i, la représentante de l’ambassadeur d’Autriche au Cameroun, ainsi que les forces vives de la localité. La mise en place de ce système de fourniture d’électricité, rentre dans le cadre du projet d’électrification rurale et d’éclairage public de 11 localités dans 09 régions du Cameroun.
Un ambitieux projet qui a pour objectif de répondre aux besoins énergétiques et électriques croissants tant en milieu urbains qu’en zones rurales, afin de soutenir le développement économique du Cameroun, comme l’a si bien expliqué le représentant du MINEE, dans son discours de circonstance. La mini-centrale a une bonne capacité de gestion des besoins électriques de l’hôpital, ainsi que du voisinage.
L’autonomie énergétique en priorité
Au cours d’une descente sur le terrain du 19 au 23 septembre 2023, dans la partie septentrionale du Cameroun, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, avait procédé à l’inauguration des deux plus grandes centrales solaires du pays. Dotées d’une capacité cumulée de 30 MW, ces infrastructures énergétiques ont été construites dans les villes de Guider, dans la région du Nord, et de Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord.
« L’entrée en service officielle de ces deux centrales solaires permettra d’améliorer de manière substantielle la qualité du service public de l’électricité dans la partie septentrionale du pays, jadis sujette à des baisses drastiques de production du barrage de Lagdo, dues à des problèmes d’hydrologie. Ces centrales induisent l’arrêt des centrales thermiques autrefois utilisées pour renforcer l’offre de production dans cette partie du pays, générant ainsi des économies budgétaires pour l’État », avait indiqué le ministre Gaston Eloundou Essomba il y’a deux ans.
Bien qu’elles soient inaugurées et officiellement mises en service depuis septembre 2023, les centrales solaires de Maroua et Guider, qui injectent progressivement leurs mégawatts dans le réseau interconnecté Nord (RIN) depuis fin 2022, ont déjà contribué à améliorer la fourniture de l’électricité dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays, au premier trimestre 2023, par exemple, les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord, qui constituent le RIN, n’ont pas connu les habituels délestages pour cause de déficit de production. Il s’agit d’une grande première depuis 3 ans, alors que les centrales solaires modulaires sus-mentionnées n’injectaient sur cette période qu’entre 15 et 18 MW dans le réseau, selon le tabloïd Investir Au Cameroun.
Pour rappel, le projet d’installation de centrales solaires modulaires dans la partie septentrionale du Cameroun remonte à l’année 2021. En effet, c’est cette année-là que le gouvernement camerounais, par le truchement du ministère de l’Eau et de l’Énergie, valide l’offre de la société SCATEC. Cette entreprise norvégienne se propose alors, de résorber au moyen de la construction de centrales photovoltaïques d’une capacité de 30 MW, la baisse drastique du niveau des eaux dans le barrage de Lagdo, qui a ramené la production de cette infrastructure à seulement 20 MW, sur une capacité installée de 72 MW.
Des économies de 5 milliards de FCFA en 9 mois
Mais, eu égard à des contingences techniques, le projet n’a pas pu démarrer en mars 2021, comme souhaité par le gouvernement. Le retard pris dans la réalisation de ce projet avait contraint le gouvernement camerounais et Eneo, en 2021, à transférer 20 MW de thermique de la centrale d’Ahala (non loin de Yaoundé) à Garoua (12 MW à Djamboutou) et Ngaoundéré (8 MW), pour soulager les populations et les entreprises du Septentrion, alors en proie à des délestages quotidiens. Ce transfert des capacités d’Ahala avait engendré des surcoûts de combustibles intenables, alors estimés à environ 2,4 milliards de FCFA supplémentaires chaque mois (80 millions de FCFA par jour). Selon les estimations du ministère de l’Eau et de l’Énergie, la location des centrales solaires modulaires de SCATEC, pour une période de 4 ans, comme le prévoit le gouvernement depuis 2021, devrait engendrer des gains de l’ordre de 5 milliards de FCFA sur les neuf premiers mois d’exploitation, en raison de l’arrêt de certaines centrales thermiques dans cette partie du Cameroun.