C’est dans une ambiance solennelle tenue à Limbé, que le lancement de ce paiement aux employés a eu lieu, présidé par le Premier Ministre Joseph Dion Ngute. En présence d’autorités administratives locales, du Ministre des enseignements secondaires et du Ministre des finances. Cette opération de paiement de 15,7 milliards de FCFA intervient après la première phase en Décembre 2024 où 17,9 milliards de FCFA avaient été versés comptant pour les dettes salariales de 2018 à 2022. Toutefois, ce nouveau versement vise surtout au deuxième employeur national après l’État, à la relance des activités de la CDC dans un contexte marqué par la crise dans les regions du Sud-Ouest et Nord-Ouest qui subsiste depuis 2016.
« Plus de 20 000 employés et leurs ayants droit recouvrent leurs droits, leur dignité et leur place légitime dans la dynamique économique nationale. Ce geste dépasse le simple règlement d’une dette, c’est un acte de justice sociale et un levier de relance économique » a souligné le Ministre des finances Louis-Paul Motaze.
Le Premier Ministre Joseph Dion Ngute, a d’ailleurs partagé le point de vue de son homologue, lors de son discours devant l’assistance « Relancer la CDC, c’est redonner espoir et stabilité aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, permettre à des milliers de familles de retrouver un revenu et une dignité, et participer à la reconstruction de leur environnement immédiat ».
Grâce à une franche collaboration avec l’État du Cameroun, la mobilisation des fonds a été orchestrée, par un consortium bancaire conduit par FedhEn Capital en partenariat avec Société Générale Cameroun, AFG Bank et CCA Bank. La Société Générale Cameroun, pour sa part, assure le versement direct afin de garantir l’intégralité des salaires et la sécurité des opérations.
L’État au chevet de la CDC
En outre, depuis 2016, la Cameroon Development Corporation a été frappée de plein fouet par la crise sécuritaire dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest : plantations abandonnées, usines fermées et employés laissés sans salaire pendant de longs mois. Entre 2019 et 2021, l’entreprise a enregistré plus de 38 milliards de FCFA de pertes, et ses effectifs sont passés de 22 000 à 15 000 salariés. Pourtant, face à cette situation dramatique, les hommes et femmes de la CDC ont tenu bon, préservant leur engagement et leur foi en l’avenir dans cette partie du territoire.
Deux ans après le début de la crise sécuritaire, le Président de la République Paul Biya, avait instruit le gouvernement en 2018, de préserver les emplois, d’éviter tout licenciement économique et de mettre en place un plan national de sauvetage. Le Comité interministériel de réhabilitation des entreprises en difficulté, avait donc piloté un travail rigoureux autour de trois axes : restructuration institutionnelle, technique et financière de la CDC, assistance d’urgence pour le paiement des salaires et signature d’un accord de reprise de dette de 91,8 milliards de FCFA.
Entre 2021 et 2022, les effectifs de la Cameroon Development Corporation (CDC), l’agro-industriel public qui exploite les plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest du Cameroun, ont été réduits de 34,7%. Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), qui révélait ce chiffre dans son rapport 2022, sur la situation des entreprises et établissements publics, cette proportion relative correspondait, en valeur absolue, à 5 518 personnels ayant quitté l’entreprise au cours de la période sous revue.
Au-delà de ce paiement salarial, le gouvernement camerounais prévoit la construction de deux nouvelles usines à la CDC, la diversification des marchés d’exportation (bananes, huile de palme, caoutchouc) et le renforcement de la gouvernance de l’entreprise, pour éviter un naufrage économique.













