La ville de Yaoundé a récemment abrité les travaux de la 3e conférence « Mobilise Your City » sur la mobilité urbaine en Afrique.
« Mobilise Your City » (MYC), favoriser la mise en œuvre dans les pays émergents et en développement de politiques de mobilité urbaine durable et sobre en carbone, via un processus de planification multimodale intégré au niveau des villes et un cadre de politique sectorielle au niveau national. En septembre, des représentants de 7 pays et 19 villes du continent se sont réunis autour de cette problématique placée sous le thème : « Transformer la mobilité pour des villes plus vivables, inclusives et sobres en carbone ».
Le secteur du transport génère plus de 23 % des émissions de CO2 issues de la combustion d’énergies fossiles. Le transport urbain est responsable de près de la moitié de ces émissions. L’explosion de la population urbaine et la hausse du niveau de vie créent une très forte augmentation de la demande de mobilité urbaine, dans les pays en transition et en développement, estimée à +140% entre 2000 et 2050, dont 9/10 viendront du Sud.
Etat des lieux à Yaoundé
Le visage actuel de la capitale fait face à des difficultés de mobilité. Ceci en raison d’un système inefficace qui entrave le développement économique. Environ cinq millions de déplacements sont réalisés quotidiennement par dans la ville, dont 64% de mouvements de longue portée en taxis, motos pour se rendre au travail ou à l’école. Mal planifiée, la mobilité urbaine occasionne une perte de près de 5% du profit intérieur brut.
Esquisse de solutions
Pour les deux grandes villes de Yaoundé et Douala, les solutions passent par la combinaison d’actions de long terme sur l’urbanisme pour éviter des déplacements motorisés (densification, mixité des fonctions) ; d’investissements qui favorisent le report modal vers des modes plus sobres des transports en commun et les modes dits « actifs » marche et vélo ; de politiques de restriction de l’usage des voitures individuelles ; et de solutions d’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules et des carburants. Pour attirer les investisseurs, Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du Développement urbain qui présidait les travaux qui ont duré 3 jours, a vanté la résilience de l’économie camerounaise. « Il sera désormais question d’attirer et d’optimiser les investissements dans des projets de transport viables et durables. Je voudrais à cet égard rassurer les partenaires techniques et financiers sur la résilience de l’économie du Cameroun. Notre pays est et demeure un bon risque pour les investisseurs. Le dernier classement de l’agence d’analyse financière américaine Moody’s qui classe notre pays au 2ème rang en Afrique subsaharienne est suffisamment révélateur sur ce sujet », a-t-elle souligné.
La vision Mobilise Your City
MYC souhaite engager au moins 100 villes dans une vingtaine de pays d’ici à 2020, qui ont l’ambition de transformer durablement et sur un large périmètre la mobilité urbaine dans les pays du Sud. Son programme comporte 6 composantes :
- mettre en place et promouvoir un cadre méthodologique adapté aux enjeux et contraintes des pays du Sud pour la planification et l’amélioration de la mobilité urbaine aux niveaux national et local ;
- renforcer la capacité des acteurs impliqués à mettre en place des politiques nationales et des plans locaux de mobilité ;
- appuyer l’élaboration et la mise en œuvre de plans de développement durable de la mobilité urbaine (SUMP) dans les villes partenaires et de politiques nationales de la mobilité urbaine (NUMP) dans les pays partenaires ;
- faciliter l’accès au financement pour la mise en œuvre des SUMPs et NUMPs ;
- suivre et consolider les impacts des politiques de mobilité des villes et pays partenaires ;
- mettre en place la capacité de gestion, coordination, mobilisation des partenaires, et suivi de l’initiative MobiliseYourCity.