Cette correspondance que le SGPR Ferdinand Ngoh Ngoh a adressée au SGPM date du 16 janvier 2023. C’est ce même jour que le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, a fait savoir aux médecins que les élections qui devaient se tenir ce 18 janvier à Yaoundé ont été reportées sine die. C’est le deuxième report après celui du 29 décembre dernier. Est-ce une simple coïncidence ? Difficile à dire pour le moment.
Toutefois, une constance demeure depuis la première tentative du 29 décembre 2022 : le ministre Malachie Manaouda est accusé de favoritisme par certains candidats en lice pour le poste de président du conseil de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). Pour le dire, certains n’y vont pas avec le dos de la cuillère. En parlant du présumé soutient que Malachie Manaouda apporte à un des sept candidats, le Dr Théodat Manga, en campagne pour la présidence du conseil de l’ONMC, se lâche : « on en est presque à regretter qu’il ne puisse pas le nommer, cela simplifierait les choses pour nous tous »
Face à toutes ces accusations, Malachie Manaouda s’est toujours défendu de soutenir un candidat. Une position qui n’a pas changé jusqu’ici. Sauf que le membre du gouvernement n’est toujours pas parvenu à convaincre tous les candidats. La preuve, cinq d’entre eux ont boudé la réunion de concertation qu’il a organisée la semaine dernière. Il revient maintenant à Séraphin Magloire Fouda de ramener la sérénité dans ces élections, comme le recommande le président Paul Biya.
La pomme de discorde
Prévue en Décembre 2022 initialement, l’élection du président et des 12 membres du Conseil de l’ordre n’a pas eu lieu. En cause, des irrégularités dans le processus électoral. D’après plusieurs sources, plusieurs médecins votants ont décrié l’absence d’un fichier électoral dans un premier temps. Ils ont décrié l’illégitimité de certains membres du corps électoral et des candidats. Notamment les 638 médecins inscrits au sein de l’ordre en 2022. D’après ces derniers, leur inscription est illégale puisque le Conseil de l’ordre n’a pas siégé depuis mai 2021.
En outre, selon les contestataires, cette élection ne respecte pas les délais prescrits par les textes qui prévoient que la liste d’électeurs soit publiée au moins dix jours avant l’élection. En rappel, sept candidats sont en lice pour la présidence de l’ONMC. Il s’agit des Dr. Olga Yvonne Bassong, Claude Bernard Kamta Ngui, Manga Theodat, Jean Berthelot Zambo, Rodolphe Fonkoua, Pierre Bassong et Pr Emmanuel Noël Essomba. Le vainqueur succèdera au Dr Guy Sandjon à la tête de l’ordre depuis 12 ans.
ELECAM, Non Gratta
5 des 7 candidats ne souhaitent pas la présence de l’organe, jugée illégale. Il s’agit notamment des Drs Olga Mankollo Bassong, Rodolphe Fonkoua, Théodat Hyacinthe Manga, Claude Bernard Kamta Ngui et Jean Berthelot Zambo. Absents à la réunion préparatoire au scrutin organisée par le ministre de la Santé publique le 12 janvier 2023, ils ont adressé une lettre le 13 janvier 2023 au directeur général d’ Elecam, Erik Essousse, pour dire non à l’immixtion de cet organe dans la supervision de l’Assemblée générale élective de l’Ordre national des médecins du Cameroun.
À l’unisson, ces candidats affirment par écrits que c’est par déclaration du ministre de la Santé publique faite à la télévision nationale qu’ils ont appris que c’est Elecam qui organisera les futures élections de leur ordre. Ils rappellent donc au directeur général d’Elecam, Erik Essousse que la loi N°90/036 du 10 août 1990 relative à l’exercice et à l’organisation de la profession de médecin de même que le décret N°92/265 du 22 juillet 1992 fixant les modalités d’application de la foi organique susvisée ne permettent en aucun cas une immixtion d’un organisme extérieur dans l’organisation des élections au sein de leur ordre.